Festivités nocturnes sur le Bassin de la Villette. La Mairie du 19ème s’en réjouit bruyamment. Les habitants un peu moins…
Le Bassin de la Villette est devenu le rendez-vous joyeux du nord-est de Paris. On peut s’en réjouir.
Mais cela entraîne pour les riverains du bassin des nuisances de plus en plus insupportables : tapage, chants, cris, « concerts » de Tam-tam, pétards, bagarre, trafics divers du soir à l’aube.
En haut du Quai de Seine, l’auberge de jeunesse du Belushi Café, possède une discothèque en sous-sol, qui vide ses occupants éméchés et hurlants, dans la rue vers 4 heures du matin. Etc.
La privation continue de sommeil est une vraie souffrance. C’est même un instrument de torture.
Contrairement à celle du 10ème, la mairie du 19ème traite pourtant ce problème plutôt avec amusement…
François Dagnaud, Premier Adjoint au Maire du 19e arrondissement, interpelé sur le sujet, a expliqué qu’il fallait se réjouir de voir l’espace public réapproprié par des activités festives. : « Il faut faire appel au bon sens, on ne va pas mettre un policier derrière chaque pique-niqueur »
Ce n’est évidemment pas la question et une simple visite sur les quais permettrait à Monsieur Dagnaud de comprendre que les pique-niqueurs ne posent pas problème. Ils ne font guère de bruit et repartent tranquillement à la nuit tombée.
Monsieur Dagnaud en appelle à la « responsabilité de chacun » et au respect mutuel. Comme si les habitants qui sont réveillés à 3h du matin par un concert de trompettes manquaient de respect aux «musiciens». Cela rappelle le fameux « fumeur / non-fumeur, la liberté, c’est réciproque ».
Monsieur Dagnaud préfère la pédagogie à la répression. C’est tout à son honneur. Sauf que dans ce cas, il est difficilement envisageable pour les riverains de se rhabiller chaque nuit pour aller convaincre les fêtards de baisser le volume.
D’autant que si les riverains demeurent, les fêtards se succèdent. Par exemple, la plupart des clients de l’auberge de jeunesse sont des touristes qui viennent faire la fête à Paris un ou deux jours avant de repartir. La pédagogie serait à refaire chaque nuit.
Pleine de bonne volonté la Police se heurte à un vide juridique et attend les décisions de la Mairie…
La police a apparemment un autre angle de vue.
«Oui, la situation est devenue une catastrophe pour les riverains du Bassin. Le commissariat central du 19ème est désormais appelé en permanence. Des dizaines d’appels chaque nuit.»
« Hélas, il nous est difficile d’agir. Et pas seulement parce que le 19ème est un des plus grands de Paris et que nos moyens sont accaparés sur d’autres urgences. C’est un problème de cadre juridique ».
« Nous avons des difficultés pour intervenir car les joueurs de musique doivent être pris en flagrant délit pour être sanctionnés. Ils mettent des guetteurs à l’entrée de la rue et cessent de jouer quand nous approchons.»
« Et si nous les sanctionnons, les badauds hurlent aux violences policières ou au racisme et nous menacent d’appeler l’IGS »
« Les musiciens qui ont envahi le Bassin sont, pour partie, ceux qui étaient quai de Jemmapes dans le 10ème. Là-bas, le maire a pris la mesure de la situation. Il a décidé d’un arrêté municipal qui nous donne les moyens d’agir. Il a tout simplement interdit les instruments de musique la nuit. Cela nous donne la possibilité de confisquer les instruments. C’est très dissuasif. Il faudrait que le maire du 19ème nous donne les mêmes moyens. »
Que faire ?
Les élus du 19ème n’habitent visiblement pas aux alentours du bassin.
Chacun peut proposer des solutions via des commentaires ci-dessous. Si nous recueillons assez de réactions, une pétition au maire serait sans doute utile pour lui faire comprendre, avant le déchainement de cet été, que chacun a le droit à la tranquillité.